En expérimentant, document après documents, des solutions bien accueillies par les personnes aveugles et malvoyantes à qui elles sont destinées, nous progressons vers des modèles de plus en plus pertinents.
Une fois le sujet cerné avec nos clients, nous concevons les documents tactilo-visuels de manière à ce qu’ils correspondent aux objectifs demandés, à ce qu’ils s’intègrent bien dans votre démarche de communication, dans le cadre d’un budget maîtrisé.
Le point le plus délicat est celui de l’image tactile. Il faut savoir qu’au moins 3 facteurs influencent sa compréhension par une personne aveugle :
- Il faut évidemment que le document soit d’une bonne qualité technique et conceptuelle : analyse sémiotique pertinente de l’image permettant de donner les éléments essentiels à la lecture par le toucher, reliefs d’une bonne qualité tactile, image tactile ni trop simpliste ni trop complexe, complémentarité entre l’image visible et l’image tactile pour un dialogue fructueux entre voyants et non-voyants, etc…
- Il faut que l’accompagnateur ou l’animateur sache guider les handicapés visuels efficacement dans leur lecture tactile. La qualité et la sensibilité de l’accompagnateur est fondamentale : la lecture tactile d’une bonne image peut être ressentie comme un échec si l’accompagnement pédagogique ne trouve pas la bonne longueur d’onde.
- Il faut que les handicapés visuels aient eux-mêmes une bonne sensibilité tactile et une certaine habitude de la lecture d’images tactiles, ce qui ne vient qu’avec l’accumulation d’expérience. Mais comme il faut bien commencer un jour, les premières images pourront être lues avec autant de frustration que d’excitation.
Il faut aussi parfois retravailler ou adapter les textes originels pour résoudre différents problèmes :
- Une longueur trop importante qui forcerait à réaliser un document trop épais, éventuellement trop cher car multipliant le nombre de pages (un texte littéraire sur format A4 est limité à 650 caractères Braille environ en moyenne)
- Un texte inadapté aux personnes aveugles et malvoyantes, le plus caricatural étant la transcription en Braille sans modification d’un texte de consigne de sécurité sur un bateau demandant de « suivre des balises lumineuses en cas d’incident » !
- Dans un document technique, un tableau à plusieurs entrées nécessite une réécriture complète sous forme textuelle pour être compris par un aveugle…
On ne peut donc prétendre faire des documents parfaits. Nous pouvons seulement tendre vers une qualité qui stimule les personnes handicapées visuelles et leur donne envie d’aller plus loin. Chaque nouveau document nous permet d’avancer vers des améliorations de notre offre.
